En avant la gauche

Publié le par Julien Dray


Alors c’est donc cela la fameuse « ouverture » ? Qu’on ne s’y trompe pas: derrière les images et les mises en scène médiatiques, ce gouvernement a un air de déjà vu… Car que constate-t-on concrètement? D’abord le maintien des poids lourds UMP  du gouvernement Raffarin, avec M.Fillon et Mme Alliot-Marie. Ensuite le retour des chefs historiques du RPR, avec Alain Juppé. Au total, sur 15 ministres, 13 sont UMP et 11 d’entre eux sont d’anciens RPR ! Et en ce qui concerne la parité, sur 21 nominations, on compte 14 hommes pour 7 femmes… Cette équipe totalement homogène aux options politiques radicalement à droite se partage tous les postes-clés, qui ont une implication directe dans la vie quotidienne des Français : l’économie, le travail, la protection sociale, l’intérieur, l’éducation.

 

Pour le reste, en guise « d’ouverture », les quelques personnalités hors UMP qui ont accepté de devenir ministres n’auront aucune marge de manœuvre : leurs responsabilités s’exerceront en matière de défense et des affaires étrangères, qui sont les domaines réservés…du Président lui-même ! Il s’agit uniquement de débauchages individuels.

 

Nous sommes face à un gouvernement de combat. Il n’a qu’une seule mission : faire gagner les élections législatives à l’UMP. Si c’était le cas, tout serait déjà prêt pour taper très fort, très vite. L’UMP et le Médef qui représente le patronat financier auraient les mains libres pour 5 ans et tous les leviers de commande : la Présidence, le gouvernement, l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Constitutionnel, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, la majorité des communes. Quand on connaît les liens de cette droite-là avec les puissances d’argent et les grands groupes médiatiques, ce serait l’heure de tous les dangers pour les salariés, les familles, la jeunesse et les retraités.

 

Assez de faux-semblants ! La seule vraie ouverture, la seule qui garantirait un Etat impartial et un équilibre démocratique, c’est d’élire une majorité de progrès à l’Assemblée Nationale. Il faut des députés de gauche pour défendre le pouvoir d’achat, garantir nos retraites et notre sécurité sociale, empêcher la précarité de fragiliser plus encore le monde du travail, conserver des services publics sur tous les territoires, protéger les libertés publiques. Seule une majorité de progrès à l’Assemblée saurait moderniser la France sans la brutaliser, relancer la croissance et créer des emplois, faire émerger l’économie de la connaissance pour en finir avec les délocalisations et les fermetures d’entreprises. Voilà qui rend encore plus déterminante l’échéance des 10 et 17 juin.

 

Si elle reste mobilisée, si elle sait se montrer ouverte et audacieuse, si elle s’engage à poursuivre sa rénovation, la gauche peut emporter ces élections législatives. Il faut donc être au rendez-vous électoral en venant massivement voter et surtout ne pas laisser faire ou considérer que les choses sont pliées.

 

Notre 10e circonscription devra à nouveau montrer l’exemple, comme elle l’a fait tant de fois : dès le premier tour, nous devrons refuser la dispersion des voix. C’est comme cela que nous pourrons efficacement faire barrage à la droite dure de l’UMP, qui rêve de concentrer tous les pouvoirs dans ses mains. Ensemble, nous allons y arriver.

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